Goodbye Insta

Fin 2006, j’écoutais des podcasts québécois découverts sur MySpace qui parlaient d’un nouveau réseau social, Facebook, je m’y suis inscrit. Sans le savoir, j’étais un early adopter d’une plateforme qui allait devenir centrale dans nos vies. Deux ans après, je suis arrivé sur Twitter, dont je ne savais pas encore le rôle qu’il aurait dans ma carrière, en me permettant de devenir community manager d’un gros musée parisien.

Comme pour beaucoup d’entre nous, Instagram a pris de plus en plus de place ces dernières années, à mesure que Twitter s’enfonçait dans la désinformation jusqu’à devenir X, jouet tordu de l’homme le plus riche du monde, fasciné par le fascisme. Insta a été pour moi un média pour m’informer, un canal pour communiquer, une appli pour draguer, un support de fantasmes.

J’ai vécu la fin de Tumblr comme un deuil, mais j’ai tourné la page. J’ai survécu au déclin de Twitter et je m’en suis sevré alors que cette plateforme a été essentielle pour moi personnellement et professionnellement. Instagram va devenir invivable avec les nouvelles règles annoncées par son patron, maintenant que toute la Silicon Valley est rentrée dans le rang – une seule tête, la chevelure orange, rien ne dépasse. Je survivra à mon départ d’Insta, qui va être progressif.

En filant la métaphore de la navigation sur la mer (qui était d’usage aux débuts d’internet), nous sommes des exilé·es de ces plateformes qui nous chassent une par une, cherchant le refuge ailleurs. Mais ces mots sont bien trop forts et recouvrent des réalités bien plus dures que l’effort de changer d’appli pour continuer à communiquer, à rêver, à s’engueuler.

Peut-être sommes nous des nomades, plus vraiment attachés à une bannière numérique mais prêt·es à nous déplacer en masse vers des cieux plus bleus. Mais c’est temporaire, car nul doute que BlueSky, comme les autres, se vendra au plus offrant et deviendra tout autant invivable – il n’y a qu’à voir les accointances de sa boss avec le bitcoin.

Je ne serai pas la personne que je suis aujourd’hui sans ces outils, mais il est temps d’aller voir ailleurs si j’y suis.

Ça durera le temps que ça dure, mais pour le moment suis sur BlueSky, sur Mastodon et sur Signal (ID sur demande). La botte de Champollion est au ralenti, mais elle est toujours active et, bien sûr, si vous lisez ces lignes, vous savez que mon site est toujours là.

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