À l’automne prochain, le Centre Pompidou mettra en ligne une nouvelle version de son site, pour le moment appelée Centre Pompidou Virtuel (ou CPV). Celle-ci sera axée autour de contenus issus du centre de ressources de Beaubourg. L’objectif est de créer une espace de travail collaboratif dans lequel les visiteurs seront amenés à participer à la création de contenus entourant les œuvres. Ce contenu pourra ensuite être repris, corrigé, augmenté et validé par les conservateurs du Musée d’Art Moderne et des autres structures du Centre. La création de notices sur Wikipédia et leur consultation à partir de Blinkster CP sont deux des projets-satellites mis en place dans le cadre du CPV. Pour en savoir plus, je vous suggère de consulter le compte-rendu par CarpeWebem de la conférence “Stratégies virtuelles des musées” au cours de laquelle le projet a été présenté par Alain Seban, le 26 mai dernier, ainsi que la captation/transcription de Polemic Tweet.
De la visite guidée d’une salle à la rédaction de notices sur Wikipédia
Lors du second atelier, nous avons découvert l’usage de l’application Blinkster, puis travaillé à la rédaction de notices de quatre œuvres : Le Phoque II de Brancusi, La Tête de Laurens, Composition aux trois formes et le Réveil-Matin de Léger, sur laquelle j’ai travaillé en collaboration avec @AxelArwak. Cette fois, c’est la BPI (Bibliothèque publique d’information) qui nous accueillis pour une séance de travail conviviale et productive, comme le montre les notices que nous avons commencé à rédiger.
À propos de Blinkster
Question fonctionnalités, il n’est pour le moment pas possible d’ajouter des favoris et il n’existe pas de profil personnel sur la version mobile. Néanmoins, on peut consulter l’historique des œuvres vues, autant sur le mobile que sur la version web. Sur le site de Blinkster, je ne suis pas parvenu à me connecter pour retrouver mes photos et la page “My Blinkster” affiche une sorte de menu déroulant vide (j’ai essayé sur plusieurs navigateurs et même en me recréant un profil). Enfin, il n’y a pas non plus de fonctions sociales, comme la connexion à Twitter et/ou à Facebook, ce qui est bien dommage pour une application reposant sur le crowdsourcing, un travail collaboratif de production de contenu par le public.
En terme d’ergonomie, je regrette l’absence d’un bouton permettant de revenir rapidement à la prise de vue. Il faut revoir toutes les pages précédemment consultées avant le retour vers l’écran principal, ce qui est un peu laborieux. Le terme région d’intérêt, adapté à la version basique de Blinkster, me semble peu adapté pour le Centre Pompidou. Enfin, quelques bugs à noter (problèmes d’images associées, mauvais titres) mais surtout des erreurs de typographies qui sont pour le moins regrettables.
J’aurai sans doute l’occasion de revenir sur cette évaluation, suite à la présentation du CPV et de Blinkster ce soir à 18h (mercredi 22 juin) au Centre Pompidou, dans le cadre de Futur en Seine. À voir également, Pixee, qui propose un service approchant. Pour le moment, Pixee se consacre uniquement aux affiches de films et de concert, mais des essais ont été tentés avec de la photographie, notamment lors du festival Circulation(s) en février dernier. Il serait intéressant de faire une étude comparative plus approfondie des deux applications.
Vers un site de musée du futur ?
Ces deux ateliers sont de très bonne augure pour le développement du CPV : les dimensions collaboratives et participatives pourront mener à des échanges de qualité entre les membres l’institution et une communauté d’amateurs passionnés et éclairés. Mais ils montrent aussi toute l’étendue du travail à effectuer pour la mise en place de nouvelles pratiques de travail et leur acceptation par une institution qui est appelée à se transformer en profondeur. Comme l’indique Florence Belaën dans son récent article Petite chronologie de l’usage du numérique, “La posture des institutions muséales n’est plus seulement de diffuser du contenu mais d’intégrer les multiples paroles et d’organiser, en tant que plateforme d’échanges, les différentes interactions et rencontres. Modification des postures et des pratiques, modification du statut des publics : ce ne sont plus des publics à qui on s’adresse et auxquels on offre du contenu mais des publics experts qui participent à la coproduction du contenu.”
¹ Je vous conseille l’interview de J-P Ameline dans 20 minutes, qui restitue l’humour et la pédagogie dont fait preuve le conservateur.
² Blinkster CP n’est pas encore disponible sur Android Market pendant cette phase de test, mais la version “classique” de Blinskter l’est.
Merci à Gonzague Gauthier pour sa disponibilité, ses précisions sur le projet et ses réponses à mes questions. Cet article a été repris dans une version corrigée et augmentée sur le Knowtex blog le 29/06/11.