C’est avec une profonde tristesse que toute l’équipe du Musée de la civilisation reçoit l’annonce du décès de monsieur Roland Arpin, son directeur général fondateur. Plus de dix ans après son départ de la direction, le souffle de ce visionnaire est tout aussi inspirant.
En créant le Musée de la civilisation, Roland Arpin avait réussi à incarner un renouvellement de la muséologie, mettant au cœur de ses préoccupations les publics en leur offrant des projets novateurs qui les interpelleraient, souhaitant faire de son musée une véritable agora. Devançant les tendances, dans une muséologie audacieuse, il avait inscrit à la programmation dès l’ouverture du Musée des thèmes encore inexplorés d’enjeux sociaux et environnementaux.
Le nouveau directeur général du Musée, Michel Côté, qui a eu la chance de travailler avec monsieur Arpin pendant plusieurs années, souligne que « le projet culturel conçu par monsieur Arpin pour ce premier musée de société au pays, garde toute sa pertinence et son actualité. Il a également eu une approche originale de la muséologie en axant les actions en fonction des publics ». Madame Margaret Delisle, présidente du conseil d’administration du Musée, déclarait quant à elle « tant dans la fonction publique québécoise que dans le milieu culturel, la figure de Roland Arpin sera celle d’un exceptionnel mentor et d’une source d’inspiration ». Cet intellectuel qui souhaitait amener à la barre des témoins de grands penseurs dans son musée savait aussi reconnaître l’importance, le poids des gestes du quotidien. On se rappelle l’exposition de préouverture Hommages aux bâtisseurs où étaient mis en vedette tous ceux qui avaient contribué à la construction de ce musée dont il ne doutait pas qu’il ferait une différence dans le portrait culturel de Québec. Pendant ses 14 années de présence au Musée, il aura arpenté ses salles d’expositions, discutant avec les visiteurs, se penchant avec tendresse vers les enfants qui lui importaient tant, échangeant avec les membres de l’équipe sur leurs projets, leurs défis.
Ce penseur a tout au long de sa carrière cherché à comprendre son monde, LE monde. Sa réflexion sur la société québécoise, sujet de prédilection, se nourrissait de sa curiosité pour les autres sociétés, les autres systèmes politiques et culturels et a coloré son action au Musée de la civilisation qu’il voulait certes ancré dans l’histoire, mais surtout ouvert à l’actualité et préoccupé de son devenir. Cet immense pédagogue n’a eu de cesse de se préoccuper de faire partager les savoirs, de les rendre accessibles au plus grand nombre. Il croyait à la démocratisation des connaissances, loin du populisme, soucieux de rejoindre tous les publics et avait fait de cette volonté son credo pour le musée qu’il a fondé.
Curieux des choses, des hommes, Roland Arpin avait une foi indéfectible dans sa société, la critiquant certes à l’occasion, mais offrant toujours des pistes de réflexion, des actions. Politiques culturelle, linguistique, du patrimoine, il allait de soi qu’il s’implique, consulte, discute, propose. Il a été à ce titre un acteur majeur de la vie culturelle et intellectuelle du Québec.
« Dans un monde tranquille nous avons reçu la passion du monde ». Ces mots d’Anne Hébert rappellent à l’équipe du Musée de la civilisation que ce grand humaniste et visionnaire qu’était Roland Arpin aura légué sa passion du monde. Elle lui en est reconnaissante.
Source : communiqué de presse du MCQ. Plus d’information sur le site du MCQ et sur la page Facebook du Musée.