Dans le cadre de l’événement « Montréal, ville de verre », le Musée d’art contemporain de Montréal présente une sélection d’oeuvres issues de ses collections et réunies autour du verre. L’exposition explore diverses thématiques liées à ce matériaux : transparence, solidité, rigidité mais aussi poésie et violence.
Parmi les douze pièces présentées, quelques unes émergent, toutes d’auteurs québécois : il y a d’abord « Le tournis » (2008) de Gwenaël Bélanger (dont on conseille le site, bien construit et très complet), une vidéo fascinante, représentant un miroir qui éclate, cadré au plus proche du sol. Accompagnée d’une bande sonore agressive, la projection, réalisée en stop-motion, mêle poésie et malaise physique avec une certaine habilité. Puis viennent deux pièces de Claudie Gagnon, « Les hôtes » (2007), une impressionnante table dressée de vaisselle en verre, surmontée par « Le grand veilleur » (2007), un lustre de verre. L’opulence et la débauche de moyens de l’installation semblent nous interroger sur la futilité du luxe et de la société de consommation. Elle installe un malaise qui nait de la confrontation entre la puissance de l’accumulation et fragilité apparente de la vaisselle exposée. Enfin, « Classifié » (2003) de Claude Hamelin, un meuble de rangement en verre, qui renferme des tas de papiers blancs soigneusement disposés et qui n’est pas sans évoquer le monde du travail et son obsession pour le classement. À ce propos on conseille la lecture d’un article d’Élise Thierry consacré à cette oeuvre sur le blog Les archives à l’affiche.
Malgré ces quatre pièces de qualité, l’exposition peine à installer une cohérence entre les oeuvres, et aucun dialogue entre elles ne semble émerger.
Exposition du 24 avril au 3 octobre 2010, commissaire : Josée Bélisle, conservatrice de la collection permanente du MAC. J’ai visité l’exposition le 21 juillet 2010.